DÉCLARATION CONJOINTE
À l’occasion de la Journée internationale des femmes, Charlotte-Anne Malischewski, présidente intérimaire de la Commission canadienne des droits de la personne, Lori Straznicky, commissaire à l’équité salariale, Marie-Josée Houle, défenseure fédérale du logement et Dianna Scarth, commissaire à l’accessibilité par intérim, déclarent ce qui suit :
Ensemble, en tant que dirigeantes fédérales dans le domaine des droits de la personne au Canada, nous joignons nos voix à celles qui, partout dans le monde, célèbrent la Journée internationale des femmes et qui réclament la promotion des droits, de l’égalité et de l’autonomisation des femmes et des filles partout dans le monde.
Nous célébrons les femmes de toutes origines qui ont contribué à façonner le Canada que nous connaissons aujourd’hui. Nous rendons hommage aux réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes et des filles qui en ont été les pionnières, les innovatrices et les figures de proue.
S’il convient de célébrer, nous sommes quand même conscientes des réalités que vivent tant de femmes au Canada. L’augmentation du coût de la vie creuse les écarts socioéconomiques, et de nombreuses femmes en subissent les conséquences. Aujourd’hui, nous relançons notre appel pour que le Canada en fasse davantage pour protéger les droits socioéconomiques des femmes au Canada.
Nous avons lancé cet appel au Canada lorsque les Nations Unies ont examiné son bilan en matière de droits de la personne dans le cadre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. L’ONU a formulé plusieurs recommandations visant à ce que le Canada prenne des mesures pour améliorer les droits socioéconomiques des femmes. Le temps est venu d’agir concrètement.
Nous devons mettre en évidence le fait que les femmes au Canada se heurtent à des obstacles systémiques à l’égalité socioéconomique. Elles sont davantage exposées à la perte d’emploi, à la perte de revenus, à la pauvreté, à l’insécurité alimentaire et à la perte de logement. Et ce, tout en continuant à être confrontées aux écarts de salaires entre hommes et femmes et à souvent assumer quand même la charge de prendre soin de leurs proches.
Partout au Canada, les femmes subissent des niveaux disproportionnés d’insécurité en matière logement qui sont souvent le résultat de la violence d’un partenaire intime, d’une grave pénurie de logements abordables et d’un nombre insuffisant de services de soutien pour elles-mêmes et pour leurs enfants. Dans les pires des cas, les femmes doivent souvent choisir entre rester dans une situation de violence pour garder un toit au-dessus de leur tête ou se retrouver en situation d’itinérance.
Pour les femmes qui subissent de multiples formes de discrimination en raison de leurs identités intersectionnelles, les conditions de logement sont les plus choquantes. Par exemple, les femmes en situation de handicap, les femmes et les filles autochtones et les femmes trans sont parmi les personnes les plus touchées par les graves problèmes de violence et d’itinérance. En particulier, les femmes trans peuvent subir de la transphobie, ce qui nuit à leur capacité à obtenir un logement sécuritaire et des services.
Il reste des obstacles dans la main-d’œuvre canadienne, surtout pour les femmes qui subissent de la discrimination sur plusieurs fronts. Les femmes racisées ont plus de difficultés à obtenir un emploi ou une promotion, et les femmes en situation de handicap rencontrent des obstacles à l’accessibilité en milieu de travail. Dans l’ensemble, un fait demeure : les femmes au Canada gagnent 87 cents pour chaque dollar gagné par leurs collègues masculins, mais l’écart de rémunération est encore plus important pour les femmes autochtones, noires ou membres d’un autre groupe racisé, ainsi que pour les femmes en situation de handicap. Ces écarts socioéconomiques affectent les femmes non seulement durant les années de leur vie active, mais aussi bien après, et c’est pour cette raison que les femmes âgées forment maintenant le groupe démographique vivant en situation d’itinérance qui subit la plus forte croissance.
Nous sommes à un moment important de l’histoire de notre pays. Alors que le Canada analyse la voie à suivre, il est plus crucial que jamais de veiller à ce que les femmes et les filles du Canada soient un élément essentiel de cette voie.
Travaillons ensemble pour faire avancer les droits de la personne, l’égalité et l’autonomisation de toutes les femmes et filles, ici au Canada et ailleurs, afin que chaque personne au Canada puisse mener la vie qu’elle souhaite, sans obstacles, sans inégalité et sans discrimination.
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Faits en bref
- Les femmes au Canada gagnent 87 cents pour chaque dollar gagné par leurs collègues masculins, mais l’écart de rémunération est encore plus important pour les femmes autochtones, noires ou membres d’un autre groupe racisé, ainsi que pour les femmes en situation de handicap.
- Parmi les femmes en situation de handicap qui se retrouvent sans logement au cours de leur vie, 63 % déclarent que c’est à cause de la violence, contre 54 % des femmes sans handicap.
- Environ 90 % des familles qui vont dans les refuges d’urgence sont sous la responsabilité de femmes célibataires.
Liens connexes
- Pour participer à la commission d’examen sur le droit au logement pour les femmes, les personnes bispirituelles, transgenres et issues de la diversité de genre, mise en place par le Conseil national du logement
- Pour lire les appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées
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